Coup de foudre à Ouarzazate

Ouarzazate, au pied de l’Atlas ! Dans un décor de rêve, Luxe-Magazine a repéré pour vous une kasbah restaurée dans la plus pure tradition locale. Bienvenue au Ksar Ighnda, un lieu magique où le temps semble s’être arrêté…

Ah… Ouarzazate, le Hollywood berbère qui a séduit nombre de réalisateurs par la beauté de ses décors naturels et l’incandescence absolue de sa lumière. La ville a de quoi vous faire tomber sous son charme… Au sud de Marrakech (environ 3h30 de route), les portes du désert invitent à la quiétude, à l’authenticité et à la détente absolue. Y séjourner, c’est la certitude de rentrer apaisé et revigoré. Mais encore faut-il dénicher la bonne adresse… Bonne nouvelle, blotti dans le hameau d’Asfalou sur les hauteurs d’Aït Ben Haddou (petite merveille inscrite au Patrimoine mondial de l’UNESCO), se cache le boutique-hôtel auréolé de 4 étoiles sup : le Ksar Ighnda

7 ans de réflexion : Derrière ce trésor marocain, c’est l’histoire d’un homme et d’un coup de foudre qui se dessine. Pour la petite histoire, son propriétaire Pascal Pétrone est littéralement tombé amoureux du vieux village berbère d’Asfalou alors qu’il avait fui sa vie française pour se ressourcer. Ebloui par la pureté des traits, abasourdi par les couleurs, l’homme mettra un certain temps à construire sa maison, rachetant au fil des mois, dans le village d’Asfalou, des ruines en Pisé pour petit à petit les assembler en un lieu unique, qui verra le jour en 2007 et qu’il transformera en maison d’hôtes de ses rêves : Le Ksar Ighnda est né.

Qui est l’homme ? Un parcours étonnant, un arrière-grand-père français qui épouse une laotienne, un grand-père qui tombe fou amoureux d’une syrienne, avec laquelle il aura 6 enfants dont la mère de Pascal et un père d’origine italienne. Le tout donnant un homme aux yeux légèrement bridés, au charme eurasien/italien, au verbe haut et fort et au cœur d’or , enfin expert-comptable et commissaire aux comptes de son état, logique pour le créateur du Ksar :).
Il a ainsi reconstitué au Ksar, un village où quelques uns des habitants ont su se reconvertir pour y travailler. Dominique, la femme « d’Esbola »(un surnom ), y fabrique toujours le pain dans une pièce en pisé, authentique.

Un décor dans son jus : C’est à l’architecte marseillaise Sabine Calstier que revient l’honneur d’avoir réussi la parfaite alchimie entre l’architecture arabo-­andalouse et le luxe du design contemporain, en cela grandement aidé de Pascal Pétrone qui a dessiné les lieux, le jardin et apporté sa vision. Le regard s’égare de terrasse en terrasse, pour effleurer le bassin trônant au milieu du jardin, ricocher sur une alcôve abritant une amphore, s’attarder sur un salon berbère où des luminaires turcs en forme de grappe sont suspendus, et découvrir de dédale en recoins, les mille et un secrets de ce Ksar, qui affiche une intimité mystérieuse.

Patios, terrasses et jardins : Le lieu alterne donc avec un bar comptoir italien en inox et marbre fabriqué à Rimini, au pied duquel trônent des fauteuils signés Philippe Starck et des jardins, patios et terrasses déployés avec grâce autour de la piscine, savamment plantés d’oliviers, de palmiers et de bougainvilliers. Le tout agrémenté d’un bassin, d’une cascade, de grandes jarres, d’un jardin aromatique et d’une grande tente berbère. Le must ? La piscine qui trône devant la terrasse du restaurant principal tandis qu’autour du bassin, quatre petites tentes berbères dotées de grands coussins de sol invitent au farniente. Que l’on se restaure près de la piscine ou de la terrasse de produits et légumes cultivés au pied de l’Atlas, bonheur garanti !

Chambres et suites au charme oriental : Quant aux chambres et suites, elles affichent toutes une décoration différente, toujours en osmose avec le lieu. Notre coup de foudre, la suite grise, souvent donnée aux nouveaux mariés ou très amoureux. Chaque chambre ou suite a son cachet, une terrasse où s’abriter des regards, un petit recoin secret où roucouler en toute tranquillité ou farnienter incognito. Ici l’intimité est le maître-mot . Petit-déjeuner, déjeuner ou dîner se prennent selon l’envie sur la terrasse, dans le jardin, sous une tente berbère, ou dans un des 3 salons du Ksar. Qui dit mieux ?

Que faire sur place ? Après une nuit où le bruit du silence vous berce, départ en 4X4 à la découverte de la Palmeraie Skoura et de la Vallée des Roses. Au petit matin, le silence minéral joue avec les couleurs, du rose tendre, du rouge ocre, au chocolat, selon les caprices de la lumière. Scandée par des maisons en pisé (argile et pailles) en ruine, la route déroule à l’infini son paysage lunaire et pharaonique. On emprunte des pistes de poussière, qui amènent sur des plateaux désertiques avec un panorama à 360° sur ces montagnes de pierres sédimentaires.
Une halte à la table d’Orientation et le vertige vous saisit : Un paradis pour contemplatifs, pour adeptes d’escalade ou de balades… Arches de pierres, murailles vertigineuses, grès rouge et granit argenté, manganèse, pitons dressés au milieu de nulle part, minuscules villages perchés et confondus avec l’ocre de la terre. Ce cadre est un tableau d’harmonie, une allégorie des temps premiers.
Le Lac El Mansour Eddhabi construit en 1971 quant à lui déroule ses 27 km² ancrés entre les montagnes environnantes dans la vallée du Draâ, créant ainsi une oasis presque ininterrompue jusqu’à M’hamid.
Un joli hôtel La Sultana, au design plus contemporain et avec vue imprenable sur le lac, s’y est niché.

La Vallée des Roses : La Vallée des Roses, quant à elle, s’annonce avant le festival des Roses en mai, par une multitude de haies de roses de Damas encadrant les champs, exhalant un doux parfum particulier qui finissent en cœur, en huile ou parfum. Au loin le Haut Atlas et sa coiffe de neige, ses sommets vertigineux à plus de 4000 mètres, dont le Mont M’Goun, ses plaines arides et se oasis parcimonieusement verdoyantes, nous encerclent dans un panorama saisissant fait de lignes brisés, où le temps n’a pas eu de prise !
Un déjeuner au Mont M’Goun, petite maison d’hôtes dans le dernier village de la Vallée des Roses à Bou Tharar, où un repas berbère nous sera servi sous une tente puis une balade dans ce village figé dans le temps. Ici la vie n’a pas changé depuis le Moyen-Age et vit toujours au même rythme, lent et immuable.

Une oasis dans un paysage lunaire : Au retour, nous découvrirons la Palmeraie de Skoura, une oasis de fraîcheur, nichée au milieu de cette terre ocre et rocailleuse et des montagnes environnantes. Un âne monté par un vieil homme trottine lentement, une femme cassée en deux courbe l’échine sous les ballots de paille et peine à marcher, des enfants à moitié nus jouent dans une flaque d’eau, (reste béni d’une pluie diluvienne tombée la veille). Ici le temps n’a pas de prise et s’écoule lentement au rythme des saisons.
Le must, à l’heure du couchant, direction l’Oasis Fint, dans l’oued de Noujoun, pour un thé à la menthe et pourquoi pas une nuit à bivouaquer dans une tente berbère. Un petit bijou où coule une cascade que nous découvrirons à sec ce jour-là. Autour, un décor de Monument Valley, avec ces rochers taillés dans une pierre ocre rouge.On se sent tout petit !
Lorsque les rougeoiements de la braise se confondent avec ceux du ciel, que les ombres jouent avec le scintillement des étoiles, avant que le silence de la nuit impose son infini, le rêve prend le relais !